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NOUS FONCTIONNONS A REBOURS.

Trop de jeunes au chômage.

Récemment nous avons été épinglés par l’OCDE, pour être devenu le leader européen du chômage des jeunes.

Nos jeunes sont inactifs pendant que leurs grands-parents sont de plus en plus souvent au travail à l’heure de la retraite. Le pire, c’est que rien n’a été pensé pour occuper ces jeunes sans avenir ou du moins, cette génération dépendante malgré elle. Il n’est pas étonnant qu’il devienne presque normal et logique de voir des gens de plus de quarante ans tristement  irresponsables s’éterniser sous la dépendance : de leurs parents, de l’Etat ou de leur conjoint. Ils furent tous jeunes c’est vrai, même s’ils sont plus âgés maintenant. Quand on a presque jamais travaillé de sa vie, pour ne pas dire quand on a jamais été confronté à la moindre contrainte un peu plus jeune, comment imaginer la supporter à trente ou quarante ans ? Lorsque l’on travaille, on essaie au moins de se fondre : (péniblement ou pas) dans la masse, avec des codes et des normes pas toujours idéales peut-être, mais on finit un jour par s’y accommoder à force de s’y conformer. Ces adultes trop souvent irresponsables ne se voient même pas grandir et fonctionnent très tardivement comme des adolescents en crise perpétuelle face à leurs parents impuissants mais jamais totalement irréprochables. En France on a un peu de mal à faire les choses modérément et nos comportements sont fréquemment aux limites de l’extrême. C’est ainsi que nous pouvons observer que dans certaines familles on travaille de manière presque boulimique tandis que dans d’autres l’inactivité complète devient à ce point traditionnelle qu’elle contamine presque inéluctablement la descendance. Bref, dans les deux cas l’éducation bien entendu, est en quelque sorte sacrifiée, même si on tendrait à nous faire penser que le premier cas est forcément plus exemplaire. Eh bien non, logiquement ! Un enfant reste un enfant et a besoin d’être recadré lorsqu’il dévie. Les parents qui travaillent de trop ne sont jamais présents pour inculquer une éducation morale à leurs enfants, quant à ceux qui ne travaillent pas du tout, ils le sont sans doute trop souvent pour représenter des exemples à suivre. Ce sont le plus souvent dans ces cas spécifiques, les enfants qui sont alors, contraints à s’éclipser pour éviter les conflits générationnels exacerbés et permanents à cause de  l’ennui des uns et la frustration des autres. Aujourd’hui à l’heure de la crise économique, comment expliquer à ceux qui ont travaillé toute leur vie et qui ont le sentiment qu’en dehors du boulot, il n’y a rien d’autre de plus excitant que leur vie professionnelle, qu’il ferait mieux enfin de penser à ces jeunes qui doivent tout commencer ! C’est bien souvent à cause de la vie trépidante d’ailleurs que les bourreaux du travail ont renoncé à fonder une famille, à  moins que lorsqu’ils y pensaient l’espace d’une aventure qu’ils croyaient durables, ils ont délégué à d’autres la responsabilité de leurs devoirs conjugaux ou familiaux au risque de se retrouver seuls un jour ou l’autre. Résultat, les divorces et les foyers monoparentaux se multiplient et les enfants perturbés aussi. Bien entendu, il est aisé d’entendre autour de soi claironner de manière égoïste, que le divorce ou la séparation n’est pas vraiment un drame et qu’il n’est pas exclu de recommencer sa vie ailleurs. Avez-vous seulement pensé un seul instant que le risque était encore plus grand de voir à l’avenir ces enfants de l’échec sentimental devenir peut-être un jour « frères et sœurs insoupçonnés» et amants à la fois ?  Beaucoup de ses vieux travailleurs boulimiques, ont passé leur vie à la séduction inconsciente en difusant une belle image d’eux-mêmes et au moment de la vieillesse refusent la dégradation naturelle et irréversible de leur être. Travailler plus longtemps est devenu pour ces «corps infatiguables» un inconditionnel, tant pis si l’on bouchonne à la sortie ! Malheureusement, le problème qui se posera inexorablement dans un avenir pas si lointain que ça finalement, c’est l’insuffisance de demande en confort matériel et le ralentissement inévitable de la croissance et la fermeture de certaines entreprises nationales. En effet on le sait déjà, quand on est un vieux travailleur acharné, on a déjà réalisé un grand nombre de ses projets et accumulé bien souvent un patrimoine conséquent qui comble parfaitement notre faible disponibilité. Plus concrètement : sur le plan de la consommation, nos besoins sont certainement plus limités que lorsque l’on est plus jeune et que nos besoins sont multiples  : besoin d’une voiture, d’une maison, d’un mobilier confortable très souvent renouvelé à mesure de l’évolution de sa situation familiale ou de ses choix. Ce qui signifie que les carnets de commandes des producteurs sont innexorablement liés au roulement logique des générations, l’activité aussi. Il est évident que plus il y a de travailleurs en activité et plus les recettes fiscales de l’Etat seront dans le vert avec en sus, beaucoup moins de dépenses sociales, sécuritaires et de santé publique, etc… Cela semble assez irréaliste je sais, mais quand une entreprise a suffisamment de personnels, les employés sont beaucoup moins sur la corde raide et par conséquent plus détendus. Dans ce cas les maladies nerveuses ou dépressives sont statistiquement en chute. Ce qui nous permet d’équilibrer nos dépenses de santé et rentabiliser l’entreprise . D’autre part, les hôpitaux disposent de ce fait de plus de moyens en personnel et sont moins engorgés. Etant donné que l’Etat dispose dans cette configuration, de moyen satisfaisant pour d’autres postes économiques en dehors de l’énorme besoin en matière de sécurité en tout genre, il peut plus facilement se concentrer sur d’autres besoins qui améliorent le bien être de ses citoyens en général : meilleures routes, meilleures écoles, bonne sécurité publique, meilleures assurances, une solidarité nationale mieux accueillie, une population plus confiante dans ses projets d’avenir et des entreprises aux carnets de commandes bien remplis. Dans un tel aspect de la croissance, les futurs retraités auraient moins le sentiment d’une fin tragique à l’issue de leur carrière professionnelle, parce qu’ils ne seraient plus seuls et isolés comme ils le sont aujourd’hui et risquent de l’être encore plus demain. Les mentalités changeraient en chaîne et notre vision un peu faussée de la jeunesse ou de la vieillesse profiterait par conséquent de la même révision.

Est-ce nécessaire de rapeler que c’est du bon fonctionnement de ce mécanisme que les riches producteurs et leurs employés les mieux payés pouront conserver encore longtemps leurs patrimoines ou leur standing ?

Alex LONY

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